L’idéal impérial des Carolingiens, s’il continue à animer la vision de ce qui devrait être, politiquement, se révèle de plus en plus difficile à réaliser. Cette incapacité à réaliser ce qui est une vision tant politique que spirituelle, les deux ne se séparant pas comme on peut le concevoir de nos jours, ne fait très probablement que rendre encore plus difficile, si ce n’est impossible, la mise en oeuvre de l’Imperium. C’est finalement le morcellement qui est ainsi hâté.
A l’époque, comme souligné par de Jong (2015), la compréhension de l’Impérium n’est pas territoriale. Donc, utiliser des cartes faites de nos jours pour expliquer des dynamiques passées introduit un biais de projection anachronique. Néanmoins, ces cartes nous sont bien utiles afin de mieux comprendre et visualiser la fatalité de la géographie, et le morcellement de l’Imperium Carolingien.
Idéalement, nous devrions compléter ces cartes par les representations existant alors. Sous les Carolingiens, au début du IXème siècle apparait dans les bibliothèques monastiques le terme de Mappa Mundi pour désigner un parchemin non relié représentant une carte du monde (Albu, 2005). Une telle représentation, possiblement recréée à la manière romaine mais sous les Carolingiens (Ibid) est présentée en image principale ci-dessus: La Tabula Peutingeriana, Facsimile edition par Konrad Miller, 1887/1888. Ces cartes et représentations du monde, évoluant au fil des guerres et partages de l’imperium carolingien, si nous les trouvions, en effet, nous permettraient de mieux comprendre la réalité de ce qu’ont vécu nos ancêtres.
La carte ci-dessus montre la localisation géographique des différentes familles de nos ancêtres, telles que présentées précédemment. La plupart émergent au coeur de la Francie, et pour beaucoup dans les zones de tension entre Charles le Chauve et Lothaire II.
Malheureusement, nous ne pouvons présumer de la localisation géographique de nos autres ancêtres, puisque nous n’avons, pour eux, absolument aucun indice. Les possibilités – ou impossibilités pour les alliances seront abordées dans les sites spécifiques créés pour les alliances:
- Alliance Carli-Renaux (en construction)
Nous n’y reprendront pas cependant le cadre historique général, mais nous référerons à ces pages-ci.
Références
Mayke de Jong, « The Empire that was always Decaying: The Carolingians (800-888)« , Medieval Worlds • No. 2 • 2015 • 6-25, DOI 10.1553/medievalworlds_no2_2015s6.
« According to ninth-century usage, imperium did not so much refer to a clearly-defined territorial unit as to the exercise of imper- ial authority by the senior member(s) of the Carolingian dynasty who bore the title augustus imperator. It was the unanimity between Louis and his sons, including his co-emperor Lothar, that was at stake in 830-833, not the ›unity of empire‹ (Reichseinheit).(61) In the territorial sense of the word, this empire ended where the correct Christian cult was no longer practiced. Its boundaries were liturgical as well as political: the right kind of baptismal rite determined membership of the political community.(62) At the very heart of what we call the Carolingian empire was the ruler’s protection of a divinely sanctioned cultus divinus, and his duty to extend and enforce this within the boundaries of Christianity under Frankish imperial rule. »
Mayke de Jong, « The Empire that was always Decaying… », pp. 14-15
Emily Albu, « Imperial Geography and the Medieval Peutinger Map« , Imago Mundi, Vol. 57, No. 2 (2005), pp. 136-148 (13 pages).
Natalia Lozovsky, « Roman Geography and Ethnography in the Carolingian Empire« , Speculum, Vol. 81, No. 2 (Apr., 2006), pp. 325-364 (40 pages)
Jonathan Jarrett, Professor of History, University of Leeds, A Corner of Tenth-Century Europe: Early medievalist’s thoughts and ponderings.