Note: l’article n’est pas complètement terminé, mais je préfère le publier ainsi de peur de ne jamais le faire. Il me reste notamment à trouver plus d’information sur Niessen, Crefeld et Heidelberg.
Le 1er août 1914 la France décrète la mobilisation générale, laquelle est effective le 2 août. Le 3 août l’Empire allemand déclare la guerre à la France. « Jean était alors en voyage en Espagne. Il apprend donc la nouvelle par les journaux. Aussitôt, il met fin à son voyage et s’efforce de regagner la France avec quelques difficultés. » (Georges Lavoix, « Souvenirs de mon Père…, » témoignage recueilli par Hugues Lavoix, 1997).
Jean Félix Ernest Edouard Lavoix avait alors trente quatre ans. Il était célibataire, voyageait beaucoup et vivait, avec ses parents, dans l’hôtel particulier du 12 rue du gouvernement.
Après des études de droit à Lille, il était devenu avocat au barreau de Douai, puis, le 11 février 1911, avoué près de la Cour d’Appel de Douai, prêt ainsi à reprendre l’étude de son père, Léon, avoué depuis 1877 (préface par Hugues Lavoix, Jean Lavoix, Vers Fez, 1910).
Membre de la société savante de géographie du Nord, l’Union Géographique du Nord dont il est secrétaire général en 1911, il était, pour emprunter un terme du monde anglo-saxon, un « gentleman scholar » typique de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle.
Le début de la guerre
« Arrivé en France, Jean se présente à la première caserne venue », probablement à Tarbes, Carcassonne, Montauban ou Auch,* « décline son identité et exprime le souhait de rejoindre son régiment, le 15e d’artillerie de campagne (RAC). »
« Il est fort bien reçu et on lui propose même, puisqu’il est artilleur et par conséquent qu’il sait monter à cheval, de rester dans le régiment, qui est un régiment de cavalerie. Il insiste pour remonter vers Douai, et y parvient avec quelques difficultés compte tenu de la pagaille liée à la mobilisation générale. »
« Une fois à Douai, il participe aux premières opérations. » Georges Lavoix, « Souvenirs de mon Père… »)
Jean se retrouve alors lieutenant, à l’Etat-Major du 15e RAC, et faisant partie d’une unité d’artillerie de campagne détachée auprès de la 3e Brigade Territorial (Infanterie), dans laquelle il sert également comme officier interprète à l’Etat Major (compilation des différents éléments donnés par le CICR, organisés pour qu’ils fassent sens, voir sources ci-dessous).
Jean est aussi capitaine de réseaux attaché au 2ème bureau (services de renseignement militaires, alors à leurs tout début) de la 2ème région militaire (Georges Lavoix, Généalogie de la famille, en ma possession). La 2ème région militaire a ses quartiers généraux à Amiens et couvre les départements de l’Aisne, Oise, Somme, une partie de Paris, Ardennes et Meuse (Chtimiste.com et fortiffsere.fr). En l’absence de date, nous ne savons pas à quel moment commence cette affectation. Est-ce dès le début de la guerre? Est-ce alors qu’il opère en Suisse, après sa libération-évasion? Nous reviendrons plus en détail sur ce point dans la dernière partie.
Dans la confusion militaire des premiers mois, Jean et son régiment se retrouvent à Douai [articles à écrire sur la prise de Douai et Douai pendant la Guerre]. Dans des circonstances indéterminées, il rend visite à ses parents et se retrouve bloqué dans un Douai occupé par les Allemands. Il se cache alors dans une des cachettes secrètes de la maison familiale.
Une hypothèse est que, si son affectation au 2ème bureau date d’avant ou du début de la guerre, il pourrait s’être rendu volontairement dans Douai occupé à des fins de renseignement.
Prisonnier des Allemands
Dénoncé à l’occupant, Jean est fait prisonnier le 13 (P38786) ou le 15 janvier 1915 (P48908).
« Il fait l’objet d’un jugement sommaire. En tant qu’officier français, c’est un espion, il doit donc être fusillé. »
« Comme il parlait allemand, il s’était enquis auparavant du nom de l’officier allemand chargé de le juger et il entreprend alors de persuader celui-ci que le jugement n’est pas possible. Après quelques échanges, il déstabilise les certitudes de l’officier en lui expliquant qu’il a été reçu dans un château de Bavière par la tante de l’officier en question, la comtesse… pour une partie de chasse et que si celle-ci apprend le sort que son neveu a fait à l’un de ses invités, elle lui en voudra. »
« L’ officier se laisse convaincre et commue la peine en emprisonnement. » (Georges Lavoix, « Souvenirs de mon Père… »)
Jean est alors envoyé comme prisonnier en Allemagne. Il fera partie des 2,3 millions d’hommes qui furent prisonniers des allemands (Heather Jones, 2009), sur les 8 millions de militaires et 2 millions de civils qui connurent le même sort pendant de la première guerre mondiale (CICR).
Voyager comme prisonnier des allemands est une épreuve en soit, comme le décrit ce témoignage.
Le voyage: « Puis, ce sont les souffrances inexprimables d’un voyage de plusieurs jours dans les wagons à bestiaux, où, dans l’immense majorité des cas, les prisonniers, même blessés, même malades, sont entassés sans nourriture, sans médicaments.
Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne au regard des conventions internationales 1914-1916 / préface de M. Louis Renault, pp.14-15, Gallica.
«Dès le matin du 20 septembre, écrit le lieutenant B. nous sommes dirigés sur Hanor; station où la ligne reprend. Nous sommes entassés dans des wagons à bestiaux. Dans mon wagon, nous sommes cinquante-sept, dont une dizaine de blessés; faute de place, nous sommes accroupis; impossible de nous étendre; le wagon est fermé; une petite fenêtre grillagée nous donne un peu d’air. Notre voyage dure quatre jours; à chaque instant le train s’arrête pour laisser passer des convois de troupes qui se dirigent en France. Ces soldats nous insultent; une ou deux l’ois par jour, on nous ouvre la porte pour nous donner un peu d’air. Plusieurs d’entre nous sont malades; ils font leurs besoins dans le couloir; nous sommes complètement courbaturés… »
De longues et difficiles années commencent.
Camp de Friedberg – février 1915
Les 1er et 3 février 1915, Jean est dans le camp de prisonnier de Friedberg, Thuringe, près de Francfort, parmi les officiers français qui y sont détenus (P14982 et P14822). Les documents de la Croix Rouge mentionnent qu’il est interprète, de Douai, de la 3e Brigade d’Infanterie Territoriale et capturé à Douai. (Ibid.).
A Friedberg, les officiers sont internés dans la caserne (Le régime des prisonniers français…, p.21)
Ce camp était un camp de transit où les prisonniers étaient triés puis affectés à d’autres camps (source?).
Camp de Giessen – Février 1915 (?) – Juin 1915
De Friedberg, Jean est ensuite transféré au camp de Giessen.
Là, utilisant sa maîtrise de l’allemand, « il devient lecteur de français à l’université. »
Il s’agit fort probablement de l’université Justus Liebig de Giessen.
« Il s’intéresse alors aux sceaux de l’université dans l’espoir de se constituer des faux papiers, mais en vain » (Souvenirs…).
Vers le 15 juin, Jean apprend qu’il va être transféré du camp de Giessen. Il ne sait rien du sort qui l’attend.
Il écrit à ce sujet à sa soeur Raymonde à Paris, le 15 juin 1915 de Giessen, et s’en remet à l’aide de Dieu pour faire face à cet avenir incertain et angoissant.
Le camp de Cellelager – juillet à septembre 1915
Entre le 15 juin et le 5 juillet 1915, Jean est donc transféré au camp de Cellelager, province du Hanovre (Hannover), près de Hambourg.
D’ailleurs, c’est du camp de Cellelager qu’est envoyée la carte ci-dessus, qui est reçue par Tante Raymonde le 5 juillet 1915.
Le recto de la carte mentionne que Jean est interné « Baracke 37B ».
Le 17 juillet 1915, Jean est, en effet, listé comme prisonnier au camps de Cellelager, 3e Brigade Territoriale, Etat Major (P24504).
Le 8 septembre 1915, Léon, le père de Jean, alors au conseil municipal de Douai occupé, demande des nouvelles de son fils à la Croix Rouge. Cette demande est prise en compte le 28 septembre et génère une demande d’information de la Croix Rouge auprès des allemands. La Croix Rouge apprends que Jean est enfermé à Giessen, camps qu’ils contactent. Le 4 octobre 1915, le camps de prisonnier de Giessen répond que Jean a été transféré au camps de Celle. La Croix Rouge en informe la famille le 12 octobre 1915.
Camp de Mainz – septembre 1915 – mai 1916
Au 30 septembre 1915, Jean est transféré au camp de prisonniers pour officiers de Mainz (ou Mayence), où il est enregistré comme lieutenant-interprète (P28652). Il y restera jusqu’au 3 mai 1916.
Ce camp est cité, dans le rapport de 1916 de Louis Renault, nommément, comme étant parmi ceux infligeant plus particulièrement des souffrances morales aux officiers.
« A Mayence, quand le délégué de l’ambassade [d’Espagne] visite le camp, ‘un fait grave est référé par un capitaine français à haute voix et sans être démenti, le 31 octobre, un des officiers supérieurs allemands a donné lecture devant les prisonniers assemblés à cet effet du rapport de médecins militaires allemands libérés, contenant des appréciations offensantes pour les officiers français en général; et, cette lecture ayant été accueillie par des murmures, la garde fut appelée’. »
Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne au regard des conventions internationales 1914-1916 / préface de M. Louis Renault, p. 25, Gallica.
Il semblerait que les souffrances morales aient été infligées de façon généralisée dans tous les camps, d’après les rapports d’alors, du début de la guerre à une date indéterminée en 1915 suivant les offices des délégués espagnols. Le texte ci-dessous concerne le camp d’Ingolstadt, où Jean n’a pas séjourné, mais qui donne une idée des sévices subis, en général par les prisonniers.
« Ces jours derniers, un matin à 5 heures, nos geôliers sont entrés baïonnette au canon. On nous a fouillés, mis nus comme des assassins. Puis, demi-vêtus, on nous a enfermés dans un réduit sans feu ni lumière, par un froid rigoureux, et laissés ainsi sans nourriture jusqu’au soir 5 heures. Impossible de s’asseoir. Nous tombions de fatigue, d’épuisement. Pendant ce temps, ils fouillaient, bouleversaient, arrachaient de nos paquetages lettres, papiers, photos et l’or en notre possession. Et ne pouvoir rien dire, rien faire. C’est atroce!«
Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne au regard des conventions internationales 1914-1916 / préface de M. Louis Renault, p. 26, Gallica, citant la
Lettre d’un officier interné au camp d’ Ingoldstadt, communiquée le 26 avril 1915 à M. le Ministre de la Guerre.
La situation au camp de Mayence s’améliore cependant, suite aux actions de l’Ambassade espagnole, avec le remplacement du commandant du camp, probablement courant 1915 (Ibid. p.26). Jean a donc peut-être connu ce changement. Mais la situation se dégrade nouveau en 1916 en général.
Camp « de représailles » pour officiers de Neisse – mai à novembre 1916
Le 3 mai 1916, Jean est évacué avec 21 autres officiers du camp de Mainz pour le camp de Neisse (P38786). D’après le document allemand il est interprète d’Etat-Major (Stabsdolmetscher) du gouvernement de Dunkerque.
Le camp de Neisse serait un « camp principal de représailles pour officiers, situé en Silésie » (Florence Daniel-Wieser, Prisonniers de Guerre 14-18, 2005).
Le 23 juin 1916, donc alors que Jean y est prisonnier, ce camp reçoit la visite des délégués Espagnols chargés de vérifier le respect des conventions internationales. Nous connaissons donc les conditions de vie des prisonniers:
« Installation – … A Neisse, ils [les officiers] sont casernés dans des baraques.
[En général dans les camps en Allemagne] Les officiers sont loin de pouvoir circuler librement à l’intérieur des dépôts. Les heures de sortie dans la cour ont été, grâce au pouvoir arbitraire des commandants de camps, étroitement restreintes (3). L’espace laissé aux promenades est extrêmement réduit…. Souvent, ces promenades sont rendues pénibles par l’humidité, comme à Neisse, où l’eau qui pénètre dans le toit des baraques, simplement fait de planches recouvertes d’une toile goudronnée, transforme la cour en un véritable lac (1), par le voisinage d’un dépôt d’immondices, comme à Neisse (2)…Alimentation – l’insuffisance du repas du soir, constitué par un peu de thé et 75 grammes de fromage; la ration journalière de pain noir qui fut de 3oo grammes et tomba ensuite au-dessous de ce chiffre; la ration de lait, qui est de 60 grammes seulement. – Ce sont des chiffres officiels; mais il faut tenir compte des abus résultant du fait de l’entrepreneur – abus constatés par l’ambassade d’Espagne, notamment à Gutersloh(1) – qui devint souvent une exploitation. Voici comment le régime appliqué en fait est décrit par des officiers français rapatriés:
‘A Neisse, d’après le lieutenant T. rapatrié en juillet [1915], les officiers ont le matin, un quart de litre de soi-disant café au lait sans sucre, mais où le café et le lait n’entraient en aucune proportion. Je suppose que ce soi-disant café était fait avec de l’orge grillée ou des glands de chêne; à déjeuner, un seul véritable repas sous les espèces d’un bœuf bouilli coriace baignant dans une sauce raifort que nous appelions sauce omnibus à cause de son universalité; plus des pommes de terre bouillies et non assaisonnées. Rien à boire, il fallait acheter de la bière en supplément. Nous n’avions pas de goûter. Le soir, repas excessivement frugal, fait d’une de ces immondes saucisses allemandes, encore plus mauvaises qu’en temps de paix, et dont l’abus donnait à tous de l’eczéma»(3).
Discipline. En dépit des inconvénients signalés, il ressort de l’ensemble des témoignages que les pires souffrances imposées aux officiers français prisonniers en Allemagne ont été d’ordre moral…
Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne au regard des conventions internationales 1914-1916 / préface de M. Louis Renault, pp.23-, Gallica.
Crefeld
Au 25 novembre 1916, Jean est évacué du camp de Neisse pour le camp de Crefeld (P48908), ou Krefeld, « camp principal pour officiers et détachement de travail, situé en Rhénanie, au Nord-ouest de Düsseldorf » (Daniel-Wiser, Ibid.). D’après le document de la Croix Rouge, Jean est officier interprète d’Etat-Major. Il restera à Crefeld de fin novembre 1916 à juin 1917.
« A Crefeld, dit le capitaine d’A. rapatrié, dans une déposition reçue sous la foi du serment, les officiers pouvaient prendre l’air dans une cour ayant à peine 100 mètres de côté. Or nous étions 600 officiers plus 100 ordonnances, le personnel de la cantine et les hommes de garde. »
Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne au regard des conventions internationales 1914-1916 / préface de M. Louis Renault,…
Heidelberg
Au 23 juin 1917, Jean a été transféré au camps de prisonnier de Heidelberg, en provenance du camp de Crefeld (P61116). La personne contact listée est Madame Péllarin à Paris, soit Tante Raymonde, sa soeur.
Il est ensuite transféré le 30 décembre 1917 dans la région de Montreux, en Suisse, comme interné militaire et non plus prisonnier de guerre (pour Montreux, voir Robert Delente, « De Caen à Montreux : itinéraire d’un prisonnier de la Première Guerre mondiale » In: Annales de Normandie, 53ᵉ année, n°2, 2003, pp. 159-187).
A ce moment, ou auparavant pour pouvoir être transféré à Montreux, Jean se fait passer pour aliéné. Finalement, au 25 février 1918, Jean est évacué pour raisons de santé par la Croix Rouge sur le camp de Konstanz en Suisse (P76224). Une fois à Konstanz, Jean recouvre immédiatement la santé mentale.
Jean qui aimait tant le désert, la liberté, les grands espaces aura été prisonnier pendant trois longues années, et ce dans sept camps différents, y compris un camp de représailles.
Jean n’a jamais véritablement parlé de ces trois années à ses enfants, se bornant à mentionner l’épisode du procès initial, de l’université, puis passant immédiatement à son « évasion ».
Les documents de la Croix Rouge
1914-1918 – PRISONNIERS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
LES ARCHIVES HISTORIQUES DU CICR
1er février 1915 3 février 1915 24 avril 1915 17 juillet 1915 30 septembre 1915 3 mai 1916 25 novembre 1916 23 juin 1917 30 décembre 1917 30 décembre 1917 25 février 1918
Note: La Croix Rouge signale aussi qu’un sous-lieutenant Jean Lavoix est rapatrié en provenance de Neuchâtel le 23 juin 1918 (FR 860). Or, nous savons que Grand-Père reste en Suisse, à Berne, au moins jusqu’au 11 novembre 1918. Il est donc probable que ce rapatriement concerne un autre Jean Lavoix.
Lexique
Dolmetscher: interprète
Gefangenenlager: camp de détention
gefangennahme: capturé
A Berne, dans les services de renseignement français
De Konstanz, Jean se rend à Bâle, et se présente à la légation française avec des renseignements sur les ordres de bataille allemands. De là, Jean est affecté à Berne dans les services de renseignement militaires français. Il est sous-lieutenant attaché à la légation de France à Berne, capitaine de réseaux attaché au 2ème bureau de la 2ème région militaire (Georges Lavoix, Généalogie de la famille, en ma possession). Il travaille sous les ordres du colonel Pageot, comme l’attestent le mot et la signature sur la photo ci-contre (photo en ma possession, conservée précieusement par Georges Lavoix).
Dans les services de renseignement de l’armée, mais à partir de quand?
Comme souligné précédemment, à quelle date Jean devient-il capitaine de réseaux attaché au 2ème bureau de la 2ème région militaire (rappel: La 2ème région militaire a ses quartiers généraux à Amiens et couvre les départements de l’Aisne, Oise, Somme, une partie de Paris, Ardennes et Meuse –Chtimiste.com et fortiffsere.fr?).
Est-ce avant la guerre? Est-ce pendant la guerre puisque les prisonniers sont utilisés par les services de renseignement français:
« On utilise aussi les prisonniers de guerre. Chaque prisonnier de guerre ou tout au moins un certain nombre reçoivent dans les colis qui leur sont adressés, dans des boîtes, des consignes de recherche de renseignement, la façon de transmettre ces renseignements à l’autorité française, et un énorme effort de propagande est fait sur le moral des troupes et de l’arrière allemand….
On emploie toutes sortes d’astuces pour transmettre des informations: on écrit sous les timbres, sur les cordes qui servent d’emballages aux colis, à l’intérieur des colis, et puis on utilise systématiquement les documents et notamment les papiers d’identité que l’on saisit sur les déserteurs, allemands qui sont extrêmement nombreux. Et les Allemands trouvent la parade : ils mettent une colle adhésive à ce point qu’on ne peut plus enlever la photo pour mettre à la place la photo du nouveau détenteur de la pièce d’identité.
Alors les Français trouvent un moyen : ils inventent un produit dissolvant qui dissout l’image, rend le papier de nouveau sensible et permet l’impression de la photo de l’agent qui va repartir avec les papiers allemands. »
« Hommage rendu par le Colonel Paul Paillole lors de l’Assemblée Générale de l’AASSDN du 16 novembre 1968« , Les Services Spéciaux de la Défense Nationale pendant la guerre 1914-1918, Bulletin No59.
Si Jean crée un réseau ou travaille pour un réseau pendant la guerre, alors qu’il est dans les camps, cela peut expliquer son affectation comme capitaine de réseaux ensuite une fois qu’il a rejoint Berne.
Comment savoir? Quelles preuves rechercher ou quel raisonnement pourrait nous aiguiller?
Bibliographie et notes
*le texte original suggère Perpignan. Cependant, après vérification, dans la zone les régiments de cavalerie casernés en 1914 sont le 10e Régiment de Dragons à Montauban, le 19e à Carcassonne, le 10e de Hussards à Tarbes, le 9e régiment de chasseurs à cheval à Auch (Régiments de cavalerie durant la Grande Guerre; août 2014).
Georges Lavoix, Généalogie de la famille, en ma possession.
Georges Lavoix, « Souvenirs de mon père – Jean Lavoix durant la guerre de 14-18 », témoignage recueilli et transcrit par Hugues Lavoix, 2 février 1997.
Le régime des prisonniers de guerre en France et en Allemagne au regard des conventions internationales 1914-1916 / préface de M. Louis Renault, 1916, Gallica.
Jones, Heather, « Gefangen im Großen Krieg. Kriegsgefangenschaft in Deutschland, 1914–1921 by Uta Hinz – review », German History, Volume 27, Issue 4, October 2009, Pages 615-616, https://doi.org/10.1093/gerhis/ghp068