Wautier nait aux alentours de 925, probablement à Lens ou alentours, en Artois (Pagus Adertensis). Il deviendra plus tard Wautier de Lens, pré-châtelain du Château de Lens, vassalus castri.
Dans les même années, probablement à Douai ou dans les environs, en Ostrevant, l’arrière-grand père de Hugues, 1er Châtelain de Douai voit le jour. Malgré tous nos efforts, il nous a été impossible de retrouver une mention quelconque à son sujet.
Cette époque voit Arnulf 1er (ca 893-964), devenu comte de Flandre en 918 à la mort de son père Baudouin II, continuer l’expansion et la consolidation du comté commencée par ce dernier, avec l’annexation de l’Artois et l’Ostrevent.
Les reconfigurations politiques et l’évolution des systèmes d’exercice du pouvoir de l’époque sont des éléments cruciaux pour l’histoire de notre famille. Tout d’abord, nos ancêtres y prirent pleinement part, sachant parfois même en jouer et les utiliser. Qui plus est, leur implication dans la vie politique de la fin du haut moyen-âge nous permet de connaître leur existence et certains pans de leur histoire, ce qui est une immense chance puisque près de 1000 ans et 32 générations nous séparent d’eux.
Game of Thrones dans le Nord
L’émergence du Castrum
Héritier des places fortes créées pour lutter contre les invasions vikings de la fin du IXème siècle, le château ou castrum s’affirme comme un élément crucial du pouvoir dans les premières décades du Xème siècle.
« Les mentions de châteaux commencent dès le début des Annales de Flodoard, 10 dans la période 920-930, 8 de plus entre 930 et 940, 1 autre en 940, et 9 nouveaux entre 950 et 960. Flodoard utilise indifféremment les termes de castrum, castellum, munitio, oppidum, qui semblent désigner les mêmes sites » (Thuillot, « Les châtellenies au nord du Bassin parisien », p.140).
Pour Douai, ce sera le castrum duacum, ou castrurm duacensis (lire à ce sujet l’excellent article de Pierre Demolon et J. Barbieux, « Les origines médiévales de la ville de Douai ; rapport provisoire des fouilles de la « fonderie de canons« , Revue du Nord, 1979, ainsi que le rapport de fouilles DEPAVF 1990).
Dans le voisinage des castra, dans les villages, des « gentilshommes » construisent des maison fortifiées ou firmitates. Ils deviennent de ce fait vassaux soit du comte, soit du seigneur du castrum. L’ensemble du territoire occupé par les seigneurs des firmitates rendant hommage au seigneur du castrum devint la châtellenie (Brassart, Histoire du château, de la châtellenie de Douai, 1877).
Luttes de pouvoir dans le Nord
En Ostrevant, dès avant 930, le comte Ernaut (Arnoldus, Arnoul, Arnold, Arnaud) de Douai est le premier seigneur connu de Douai, qui le tient de Hugues le Grand (Brassart, les 3 Raoul, p. 92). Ernaut est apparenté à Herbert (Héribert) II de Vermandois d’après Brassart. Or Herbert et Hugues le Grand se brouillent en 929. Ernaut rejoint le parti d’Herbert, abandonnant son seigneur. Hugues le Grand demande donc à Gislebert, comte de Lorraine, de châtier Ernaut. Gislebert fait le siège de Douai, conquiert la ville au nom de Hugues, lequel la donne en fief, en 931 au comte Roger de Laon. Herbert donne donc en compensation Saint Quentin à Ernaut (Ibid, Thuillot, Les châtellenies au nord du Bassin parisien, du Xe au XIIIe siècles, p.285; Anne-Marie Flambard Héricher, Jacques Le Maho, Château, ville et pouvoir au Moyen Âge). En 941, Louis IV rendra Douai à Ernaut (Vanderkindere, p. 417).
Aux cotés de Herbert II de Vermandois, de Hugues le Grand et du Duc Guillaume de Normandie, Arnulf 1er, comte de Flandre, s’oppose en 938 et 939 au roi carolingien de Francie, Louis IV, lorsque celui-ci tente de reprendre la Lotharingie à Othon 1er (Vanderkindere, p.416).
Malgré cette alliance, en 946, lorsque le monarque allemand Othon 1er finit par soutenir Louis de Francie devenu son beau-frère contre Hugues le Grand, Arnulf reste fidèle à Othon et marche contre Hugues (Vanderkindere Ibid.). Donc la fidélité d’Arnulf allait en premier lieu à Othon 1er (Ibid.). Cela lui permettait également probablement de continuer à accroître le comté de Flandre au dépends du pouvoir royal de Francie.
Ainsi, à la même période, en 945 ou 946, « le comte de Flandre Arnoul [Arnulf] Ier conquit Douai avec le pagus d’Ostrevant environnant et cette prise de pouvoir entraîna un profond réaménagement de l’agglomération carolingienne et du castrum existant. » (Meijns, p.572). Arnulf y « construit la première résidence comtale retrouvée lors des fouilles de la Fonderie » (Rapport DEPAVF – Douai 1990, p.13).
On peut estimer que c’est à peu près à cette époque que Wautier de Lens se marie, mais on ne sait rien de son épouse. Ils ont au moins deux fils, Séhier de Lens (est. 945, après 1011) et Wautier (est. 950 – 1011). Ils sont donc pétri de ce temps de reconfiguration politique.
En 954 Lothaire de France monte sur le trône de Francie Occidentale, succédant à Louis IV. Il règne sous la tutelle d’Hugues le Grand, duc des Francs. Lothaire refuse de sanctionner les usurpations d’Arnulf Ier, mais reconnait néanmoins Arnulf II, le petit fils d’Arnulf I, comme son successeur.
Othon 1er, qui vient de se faire couronner empereur en 962 est plus intéressé alors par l’Italie et laisse faire son neveu, Lothaire. Ainsi, ce dernier, dès 965, envahit la Flandre et oblige les vassaux du comte de Flandre à lui rendre hommage (Vanderkindere, p. 440). Lothaire garde notamment l’Artois, l’Ostrevant et tout le pays jusqu’à la Lys.
« À cette époque, après la mort du comte de Flandre, Arnoul le Vieux [Arnuld Ier], le roi Lothaire, se précipitant aussitôt sur les possessions de celui-ci, se jeta naturellement sur Saint-Amand, sur Saint-Vaast et son château, sur Douai (Duvaicum) et sur toutes les choses jusqu’à la Lys (Lis) en en prenant possession ».
Annales de Flodoard, Chap 100, p.61
Mais, finalement, probablement au début des années 970, Lothaire, rend la partie méridionale de la Flandre à Arnulf II (Vanderkindere, p.442-443). Par ces actions, Lothaire s’est assuré de garder cette partie de la Flandre dans le royaume de France. La Flandre est désormais plus proche de la Francie Occidentale, alors qu’Arnulf 1er était plus proche des Germains (Vanderkindere, p. 445). Donc, Douai et son château font maintenant partie du comté de Flandre et du royaume de France. Douai dépend du diocèse d’Arras (Brassart, les 3 Arnoul, p. 90).
Les Wautier de Lens et de Cambrai
A cette époque, Wautier de Lens, qui a peut-être 40 ans, et son fils Wautier Ier, qui a peut-être 20 ans, apparaissent sur la scène politique de redéfinition des pouvoirs entre Flandre, Francie occidentale, Empire germanique, chute des Carolingiens et montée en puissance des Robertiens. Ils vont ajouter à leur implantation artésienne, à Lens, terres et pouvoir dans le Cambrésis (Ruffini-Ronzani, 2015: 338).
Les Wautiers sont des « Karliens », des seigneurs de la Francie occidentale, et sont également fidèles aux comtes de Flandre (Ruffini-Ronzani, 2015: 341).
Si Lens était encore une villula en 972, elle devient un castrum avant 979 (Feuchère, 1952: 100). Le château aurait été érigé en 975 (Ibid.). Donc, Feuchère estime que Wautier était l’équivalent d’un « pré-châtelain de Lens » (voir aussi Ruffini-Ronzani, 2015: 341). Le castrum de Lens deviendra ensuite une seigneurie de haute justice, aux mains de Wautier, vassalus castri (ibid.). Lens se développera avec sa position politique dans l’échiquier mouvant de l’époque.
L’émergence des Châtellenies et de leurs Châtelains
Dans le contexte de la prise de pouvoir progressive des Robertiens et de l’émergence de ce qui deviendra le système Capétien, le comte inféode à un homme, possiblement un des seigneurs des firmitates, la garde du castrum ainsi que d’autre fonctions, comme le commandement de la milice bourgeoise du castrum, l’exécution des jugements, etc (Brassart, Histoire du château, de la châtellenie de Douai, 1877, p.4). Le châtelain ou vicomte représente le comte (comes) (Ibid.). Le vicomte et les seigneurs des firmitates sont les pairs de la châtellenie, il appartiennent à la cour féodale du castrum (Ibid.). Mais le seigneur du castrum reste le comte, lequel est aussi « le chef de sa châtellenie et le président de sa cour féodale » (Ibid.). Une châtellenie est donc aussi l’office féodal de châtelain, le feudum castellini (Brassart, 1).
Les châtelains tiennent leur office en fief, c’est à dire qu’ils sont généralement transmis de père en fils. Le comte (le suzerain) et les villes doivent respecter ce fief, et ne peuvent le libérer qu’en rachetant le fief de la châtellenie au châtelain (Ibid., 3).
Donc, à la différence du système carolingien, comme noté par Brassard (Ibid.) les comtes capétiens ne se dessaisissent pas de leur pouvoir, mais se font représenter pour différentes fonctions. Un châtelain peut aussi être lieutenant et donc représenter le comte pour mener les vassaux à la guerre. Cependant, et c’est toute la différence avec le système carolingien précédent, il ne le fait pas en son nom, mais au nom du comte, généralement également son suzerain (Ibid.). Le vicomte est un pair parmi les autres, un vassal parmi les autres du comte (Ibid.).
Les comtes utilisent les castra comme ‘points d’attractions pour les transactions commerciales » (Feuchère, Lens, 101; Ruffini-Ronzani, 2015: 341). Les castra sont ainsi carrefours routiers et bastions militaires (Ibid.). Ils permettent donc de développer et d’asseoir la richesse et le pouvoir comtal tout en l’ancrant territorialement.
Les Carolingiens avaient, quant à eux, inféodé l’ensemble du gouvernement des provinces, et de leur exécution, perdant ainsi le pouvoir (Brassart, Ibid.). Les comtes de Flandre du système robertien puis capétien, ne refont pas la même erreur lorsqu’ils instituent progressivement les châtelains. Ils se font représenter pour certaines fonctions, subalternes et restreintes, mais gardent leur pouvoir seigneurial intact. Notamment, ils gardent les fonctions de justice et de puissance militaire (Brassart). Probablement, l’idée de pairie, l’existence des autres seigneurs lesquels sont égaux entre eux, plus les systèmes de croyances et idées auxquels ils sont fidèles, permettent d’éviter les phénomènes d’appropriation. Les usurpations et batailles ne disparaissent cependant pas pour autant.
A la conquête de la châtellenie de Cambrai
De Lens à Cambrai
Wautier ayant deux fils, il ne peut que vouloir les pourvoir tous les deux au mieux, tout en utilisant chacun pour asseoir et développer le pouvoir de la famille. Ainsi, Séhier de Lens (est 945, après 1011) pourrait être destiné à hériter de la châtellenie de Lens, s’il est l’aîné. L’opportunité qui va s’offrir à Cambrai ne peut qu’être la bienvenue et Wautier, le second fils, qui deviendra Wautier 1er obtiendrait alors la châtellenie de Cambrai, comme décrit ci-dessous.
Bien entendu, ce n’est qu’une hypothèse, mais elle fait sens familialement compte tenu de l’histoire et des chroniques de l’époque. On remarquera en outre, en supposant que cette hypothèse n’est pas complètement inexacte, que Wautier 1er aura également deux fils, pareillement prénommés Séhier et Wautier. On peut en déduire que Séhier est un prénom important dans la famille. On peut faire l’hypothèse que c’est soit le prénom du père de Wautier de Lens, soit le prénom du père de l’épouse de ce Wautier. Si nous comparons par l’évolution des prénoms pour Hugues de Saint-Albin et ses enfants, et supposant que la façon dont ils sont prénommés représente la norme de l’époque, alors je pencherais pour penser que Séhier était le prénom du grand-père maternel de Séhier de Lens et de Wautier Ier. Si nous avions alors des traces de familles privilégiant les Séhier dans la région – soit le Pagus Adertensis – à l’époque (ce qui serait extraordinaire en soi), nous aurions un indice possible sur l’épouse de Wautier de Lens.
Châtelain de Cambrai
Donc, dans les années 970, l’evêque Tetdon, seigneur de Cambrai dont le suzerain est le Germanique Othon 1er, doit faire face aux manoeuvres des Vermandois et des Français (Ruffini-Ronzani, 2015: 340-341), sans beaucoup de support de son seigneur. Cela est logique compte-tenu du peu d’intérêt qu’Othon 1er porte à la région, et des avancées de la Francie Occidentale dans la région. Notamment, Jean, châtelain et avoué de Cambrai, serait un homme fidèle aux Vermandois (Ibid.). L’ évêque ne peut ainsi compter que sur le soutien de peu de seigneurs, au nombre desquels Arnoul de Valenciennes (Ibid.). Il doit donc trouver de nouveaux alliés:
« À en croire le récit orienté des Gesta, Gautier de Lens [Wautier de Lens], père du futur châtelain Gautier Ier [Wautier 1er], aurait proposé à l’évêque Tetdon de le débarrasser de l’influence néfaste de l’avoué Jean si, en retour, le prélat consentait à accorder à son fils quicquid iohannes tenebat. »
(Ruffini-Ronzani, 2015: 341)
Wautier et son fils réussissent à débarrasser l’évêque de Jean. Ainsi Wautier Ier obtient la châtellenie de Cambrai entre 972 et 979, soit entre son 22ème et 29ème anniversaire (Ibid. p.339). Ajoutée à ses terres qui lui donnent « une solide assise régionale », il obtient ainsi également une position stratégique « entre les deux Francies » (Ibid.). Il pourra en tirer parti. Il recevra aussi Lambres de l’evêque Tetdon (Gesta, p.61).
Seigneurs d’Oisy
Brassart souligne que le sire d’Oisy (Oisy-le-Verger, à mi-chemin entre Douai et Cambrai) est chatelain de Cambrai, au XIème siècle (Brassart, p.51). D’après A. de Cardevacque (pp. 63-64), cela était déjà le cas au IXème siècle. Il semblerait donc, initialement, que la seigneurie d’Oisy soit un apanage de la châtellenie de Cambrai. Ainsi, lorsque les Wautier de Lens conquirent Cambrai, ils obtinrent dans le même temps Oisy pour Wautier Ier. La châtellenie devenant ensuite héréditaire (voir -ci-dessous), il en fut de même pour la seigneurie d’Oisy qui devint l’apanage de la famille et lui donnera son nom.
Mariage
Une fois la châtellenie acquise, probablement, Wautier 1er se marie, mais là encore, nous ne savons rien de son épouse.
Nous pouvons imaginer qu’elle est la fille d’un seigneur, pair du comte de Flandre. Elle est une femme de tête, intelligente, cultivée et de caractère, comme nous le verrons ci-dessous, d’après son rôle en 1011.
Wautier Ier et son épouse auront au moins deux fils, Wautier II (est 980 – 28 mars 1041) et Séhier II (est 985 – après 1012).
L’alliance des familles d’Oisy et de Saint-Albin, Châtelains de Cambrai et de Douai
Alors que Wautier Ier approche probablement de la quarantaine et que ses fils ne sont que des enfants, en 987, entre mi-juin et mi-juillet, Hugues Capet, qui était duc des Francs, dux francorum depuis 960, est couronné et sacré roi de Francie Occidentale. Il fonde ainsi la dynastie des Capétiens.
Douai prend de l’importance dans le Comté de Flandre
Le nouveau roi de Francie n’est initialement pas soutenu par le comte de Flandre qui prend fait et cause pour les Carolingiens. Mais, finalement, « Hugues Capet…. se concilie Arnoul II en lui rendant Douai (987-988) » (DEPAVF 1990: 13). Ainsi, à Douai,
« La résidence [comtale] est à nouveau transformée. Le bâtiment de Lothaire est comblé et emmotté, une partie des poutres verticales servent de montants à un petit donjon de 5 mètres de côté. Le fossé périphérique est agrandi ; la motte, qui prend un aspect tronconique plus régulier, est renforcée de pieux verticaux. C’est à Lothaire ou à Arnoul II qu’il faut également attribuer la construction, à l’extérieur (au sud) de l’enceinte urbaine et vis-à-vis de la motte, de la basse-cour comtale. De ce premier état, on ne connaît qu’une partie du fossé défensif, bordé d’une palissade.
A la limite de navigabilité de la Scarpe, face au marché, se situe la tour du Châtelain (B). L’office de châtelain n’apparaît documentairement qu’en 1024 [avec notre ancêtre Hugues comme châtelain qui habiterait donc dans la tour avec sa famille] et sa résidence un siècle plus tard, en 1123 (Demolon, Louis, Ropital 1988 : p. 61-62).
L’importance stratégique et économique de cette implantation permet d’envisager, sous réserve de confirmation archéologique, l’existence d’un point fortifié dès le Xe siècle. »
(DEPAVF – Douai 1990, p.16).
Puis, Arnulf II, comte de Flandre, meurt à Gand, le 23 mars 989 (988 pour Vanderkindere).
Les liens entre Wautier 1er et le nouveau Comte de Flandre, Baudouin IV se renforcent
Baudouin IV dit Belle Barbe devient comte à la suite de son père. La Flandre restera sa préoccupation majeure. Il va chercher à consolider la frontière orientale de son comté, en direction de la Lotharingie. Il s’empare de Valenciennes, qui menace potentiellement l’Ostrevant. Puis il menace Cambrai, qui est alors sous la suzeraineté de l’Evêque Erluin, fidèle vassal de Henri II de Germanie (Vanderkindere). Bauduin IV, pour ce faire, bénéficie du soutien de Wautier 1er, toujours Châtelain de Cambrai.
Au tournant de l’an mil, peut-être vers 1005 nait Hugues de Saint-Albin, futur châtelain de Douai, le premier pour lequel nous avons des traces écrites à travers les chartes.
En 1007, Baudouin finit par rendre Valenciennes à l’Empereur germanique, qui finalement la lui remet comme fief, aux alentours de 1009 (Vanderkindere, p. 451). Le comte d’Ostrevant est le sire de Bouchain et châtelain de Valenciennes (Brassart p.51).
La châtellenie de Cambrai devient héréditaire et acquise à la famille de Wautier 1er
Quatre ans plus tard, en 1011, Wautier 1er, qui est toujours châtelain de Cambrai et âgé d’environ 61 ans, décède de maladie. Baudouin IV intervient pour assurer la transmission héréditaire de l’office de châtelain de Cambrai (Gesta episcoporum Cameracensium, I, ch. 117, p. 453 – 27. – J. Dunbab »). La veuve de Wautier Ier joue alors un rôle actif, prenant part aux débats, pour que cette transmission héréditaire leur soit acquise (ibid., I, ch. 117, p. 453 , Ruffini-Ronzani, 2015: 341). Séhier II, le plus jeune fils de Wautier Ier, clerc au sein du chapitre cathédral Notre-Dame (Ruffini-Ronzani, 2015: 346) intervient pour tenter d’apaiser les tensions entre son frère et l’évêque Erluin, lequel ne veut pas que l’office soit transmis héréditairement et encore moins à Wautier II (Ibid, p. 352).
Très probablement grâce au soutien de Baudouin, la famille gagne et l’office de châtelain de Cambrai devient héréditaire et un apanage familial. Ainsi Wautier II devient à son tour châtelain de Cambrai en 1011, alors qu’il a probablement 31 ans. Un an plus tard, en 1012, Séhier sera candidat à la cathèdre cambrésienne (Ruffini-Ronzani, 2015: 346).
Wautier II, son épouse Ermentrude et leurs enfants
Wautier II épouse Ermentrude, peut-être aux alentours de 1005 ou une fois l’office de châtelain reconnu comme sien (Brassart: 58, Ruffini-Ronzani, 2015: 352). On ne sait de quelle famille est issue Ermentrude, mais elle fait probablement partie d’une famille de seigneurs du Cambrésis ou du Comté de Flandre.
Ils ont au moins deux enfants, dont Adela (Adeluye, Adelys, Adeline) de Cambrai (? 1011 – avant 1046) (Brassart pp.56-58, et preuves), et Wautier (? 1030/1040 – 1046) (Ibid.). Comme nous savons que Wautier III décède vers 1046, « en bas âge » (Ibid. Ruffini-Ronzani, 2015: 352), en tout cas avant sa majorité, on peut imaginer qu’il est né entre 1031 et 1040. Ermentrude, étant peut-être née vers 990-993, elle aurait eu Wautier III entre 40 et 50 ans et il y aurait 20 ans de décalage entre sa fille ainée et son dernier fils. Cela semble un très grand décalage, mais, qui sait. Il est également possible qu’Ermentrude soit une seconde épouse de Wautier II. Adela serait alors la fille d’une première épouse inconnue de Wautier II.
Il faut noter que certains historiens, dont Ruffini-Ronzani (2015: 353) pensent qu’Adela est en fait la fille de Wautier 1er et soeur de Wautier II. D’après les preuves de Brassart, le fils aîné d’Adela, Wautier, est né aux alentours de 1030, et son second, Hugues après 1031. Si Adela est la soeur de Wautier II elle est née probablement aux alentours des années 980, et aurait donc dans les cinquante ans à la naissance de son premier enfant. C’est improbable mais pas impossible. Néanmoins, nous suivrons Brassart et considèrerons qu’Adela est la fille de Wautier II.
Baudouin IV continue à soutenir le châtelain Wautier II contre son suzerain l’évêque. Le comte de Flandre tentera même de se faire construire à Cambrai une place forte, projet auquel l’évêque réussit à le faire renoncer en 1026 (Vanderkindere, p. 460). Baudouin commence alors à s’inquiéter de la montée en puissance du comte de Hainaut, Régnier.
Hugues, Châtelain de Douai et Grand Avoué de Saint-Amé
Par ailleurs, en 1024 notre ancêtre Hugues, qui a peut-être une vingtaine d’années, est châtelain de Douai. Il rend hommage à Baudouin IV, lequel finalisa « l’établissement ou l’organisation définitive des châtelains dans le comté de Flandre » (Brassart, 54), et qui est lui-même vassal du Royaume de France. Douai dépend du diocèse d’Arras (Brassart, les 3 Arnoul, p. 90).
En ce qui concerne la ville de Douai, le pouvoir du châtelain au XIème siècle « ne s’étendait guère au-delà de la ville et de sa banlieue » (Ibid. 3). Le Châtelain de Douai exerce cependant une autre fonction.
« Le châtelain de Douai était à l’origine grand avoué (major advocatus) du chapitre de Saint-Amé; or on sait que l’avouerie d’une collégiale ou d’une abbaye n’était exercée que par de hauts personnages. Cette dignité, qu’il tenait en fief du comte de Flandre… »
Brassart, Histoire du château , de la châtellenie de Douai… p.38.
« La puissance et le rang élevé du châtelain Hugues Ier ressortent assez des diplômes sus-mentionnés où il figure comme l’un des princes de la cour du comte [de Flandre] et comme grand avoué de Saint-Amé. »
Brassart, Histoire du château , de la chatellenie de Douai… p.52.
Hugues est donc châtelain de Douai, et grand avoué du chapitre de Saint-Amé, au moins jusqu’en 1051 (accéder au site sur les fouilles de Saint Amé; une nouvelle sépulture bénie a été donnée à nos ancêtres en 2011). Il est aussi châtelain de Vitry (en Artois) (Brassart, Ibid.).
Si nous suivons la logique de Brassart et du monde féodal du début des Capétiens, Hugues est le 1er, 2ème ou au plus 3ème châtelain de Douai. Lui et sa famille sont des proches de comtes de Flandre, ou des seigneurs assez importants pour que les comtes de Flandre aient voulu se les attacher en leur accordant l’office de châtelain de Douai. Hugues, son père et probablement son grand-père sont donc aussi seigneurs de la région. Mais seigneurs de quel fief?
Quel était le fief de Hugues, châtelain de Douai?
Brassart, que nous suivons, pense que la famille d’Hugues est celle des seigneurs de Saint-Albin:
La « paroisse de Saint-Albin, comprenant aussi Wagnonville, Dorignies et Escarpel, et que cette circonstance fut l’une des causes qui attirèrent sur lui l’attention du souverain de Douai [le comte de Flandres]. »
Brassart, Histoire du château, de la châtellenie de Douai, p. 52
D’autres historiens et généalogistes, en commençant par Pierre Feuchère, le gendre de Brassart, pensent qu’Hugues et sa famille sont d’abord seigneurs d’Aubigny-en-Artois.* On citera notamment Pierre Feuchère, « La véritable origine des châtelains de Douai : les premiers seigneurs d’Aubigny-en-Artois » de 1947 ainsi que Warlop, The Flemish nobility before 1300, Tome III, 1976. Mais je n’ai pu pour l’instant trouver aucun des deux ouvrages online. Il me sera donc difficile de choisir.
Il me semble, cependant, que faire de Hugues le seigneur d’Aubigny-en-Artois ne fait que partiellement sens. Pourquoi les comtes de Flandre auraient-ils nommé comme châtelain d’une ville d’Ostrevant un seigneur d’une terre d’Artois, située à plus de 40km de Douai (même si les distances finalement ne sont pas si signifiantes), sauf à supposer une histoire similaire à celle de Cambrai? Mais alors, n’en aurions-nous pas trace? Ne serait-il pas plus logique, que les comtes de Flandre, voulant assurer leur pouvoir dans une région encore relativement nouvellement conquise (945), nomment un seigneur de cette même région, assez puissant pour à la fois bénéficier de la puissance d’un vassal fidélisé tout en lui accordant réciproquement soutien et donc une certaine reconnaissance?
Qui plus est, Feuchère et ceux qui le suivent diffèrent quant à la descendance et à l’alliance d’Hugues. Cependant, il me semble que l’hypothèse suggérée par Brassart fait beaucoup plus sens. C’est cette hypothèse qui est détaillée ci-dessous.
Mariage et Alliance Saint-Albin et d’Oisy, Douai et Cambrai
Hugues épouse Adela (Adeluye, Adelys, Adeline) de Cambrai (? 1011 – après 1081), fille de Wautier II, châtelain de Cambrai (Brassart, Histoire du château, de la châtellenie de Douai pp.56-58, et preuves), peut-être aux alentours de 1028 (calcul). Cette alliance fait tout à fait sens politiquement compte tenu des liens des deux familles au comte de Flandre Baudouin IV.
Hugues et Adela auront au moins deux enfants: Wautier (est. 1030 – après 21 mars 1111) et Hugues (est. 1031 – 1112). Nous raconterons leur histoire, mouvementée, dans un prochain article.
Les familles des deux époux sont alliées et proches. Brassart raconte:
« Vers 1037, le châtelain de Cambrai, Wautier II, avait assez d’influence à Douai et dans les villages environnants, pour exciter les populations contre l’évêque Gérard I, qui gouvernait les deux diocèses de Cambrai et d’Arras [Douai dépend du diocèse d’Arras]; interprétant perfidement les intentions de son suzerain, relativement à une paix ou trêve de Dieu qu’avaient imaginée les évêques du Royaume, il poussait les Douaisiens à la révolte contre leur pasteur, tellement que l’évêque dut se rendre en personne à Douai et faire quelques concessions, afin de calmer le peuple.
Bientôt, sur les instances de Bauduin, comte de Flandre, qui s’était déclaré en faveur de la trêve de Dieu, comme les autres comtes du Royaume, le prélat dut vaincre ses répugnances, qui lui venaient de sa qualité de sujet de l’Empire, et proclamer la paix dans le diocèse d’Arras, terre du Royaume. La cérémonie eut lieu sur les confins des deux diocèses…
Nous y voyons encore Wautier de Cambrai visiter l’un et l’autre, continuer ses manoeuvres et dénoncer l’évêque comme un ennemi de la paix. L’assistance allait se livrer contre le prélat à des actes de violence, lorsque Gérard se montra, la harangua et confondit son vassal (1).
Pour que Wautier II, châtelain de Cambrai, et par conséquent sujet de l’Empire, eût une telle influence à Douai, terre du Royaume, il fallait qu’il eût des rapports de parenté avec les principaux seigneurs de l’endroit. En effet, il était le beau-père d’Hugues, châtelain de Douai. »
Brassart, Histoire du château, de la châtellenie de Douai, pp.59-60
L’alliance continuera au moins jusqu’au XIIème siècle.
Wautier II meurt, assassiné, le 28 mars 1041. Le châtelain de Douai, Hugues, assiste probablement aux funérailles célébrées à Elnon ou Saint-Amand, faisant partie du cortège des nobles laïques escortant la veuve (Brassart, Histoire du château, de la châtellenie de Douai, 61).
Wautier II laisse Ermentrude seule avec leur fils, Wautier III, trop jeune pour prendre sans tutelle la châtellenie de Cambrai comme nous le verrons dans l’article suivant.
Adela serait morte avant 1046 et Hugues décède avant le 26 avril 1051, première date à laquelle on mentionne que son fils, Wautier, est châtelain de Douai (Brassart, p. 53), comme nous le verrons dans le prochain article.
Bibliographie
*En lisant les ouvrages et articles de Feuchère, il semble transparaître qu’il nourrissait une certaine rivalité vis à vis de son brillant son beau-père Brassart. Il ne peut donc être exclu que Feuchère ait voulu à toutes forces – même inconsciemment – s’opposer aux hypothèses et pièces de Brassart.
Brassart, Félix, Histoire du château, de la châtellenie de Douai, des fiefs, terres et seigneuries tenus du souverain de cette ville, depuis le Xe siècle jusqu’en 1789, avec de nombreux renseignements généalogiques et héraldiques, tirés des chartes et des sceaux : la féodalité dans le Nord de la France; et Preuves, 1877.
Brassart, Félix, Mémoire sur un point important de l’histoire de Douai. Établissement de la collégiale de Saint-Amé, dans cette ville ; date-t-il du IXe siècle, sous le comte de Flandre, Bauduin Bras-de-fer, ou du Xe siècle, sous le comte Arnoul Ier ? (1872)
Brassart Félix, La Féodalité dans le nord de la France. Mémoire sur les trois Arnoul qui ont possédé Douai au Xe siècle, Extrait des « Souvenirs de la Flandre wallonne ». 2e série. T. II Édition : Douai : L. Crépin , 1884
A. de Cardevacque, Oisy et ses Seigneurs, depuis l’origine de ce bourg jusqu’à l’époque de sa réunion à l’Artois », Mémoires de la Société d’émulation de Cambrai, t. 37, 1881, p. 72-93.
Ruffini-Ronzani, N. (2015). Châtelains et évêques de Cambrai autour de l’an mil: réalités et représentations. Revue du Nord, 97(410), 337 – 355.
Nicolas Ruffini-Ronzani, Gesta episcoporum Cameracensium : traduction française (premier jet / brouillon), 2017.
Pierre Feuchère, « Pairs de principauté et pairs de château. Essai sur l’institution des pairies en Flandre ». Étude géographique et institutionnelle. Revue belge de Philologie et d’Histoire Année 1953 31-4 pp. 973-1002.
Pierre Feuchère, « La véritable origine des châtelains de Douai : les premiers seigneurs d’Aubigny-en-Artois », dans Bulletin de la Société d’études de la province ecclésiastique de Cambrai, t. 42, 1947, p. 67-77.
J Van Acker, « Le comté de Lens au XIe siècle », 1943 – 1944, Arras, Nouvelle société anonyme du Pas-de-Calais.
Erik van Mingroot, Les chartes de Gérard Ier, Liébert et Gérard II, évêques de Cambrai et d’Arras, comtes du cambrésis, 1012-1092-93 ; introduction, édition, annotation, Leuven University Press, 2005 – 382 pages
Pierre Feuchère, « Les origines urbaines de Lens-en-Artois », Revue belge de Philologie et d’Histoire, Année 1952 30-1-2 pp. 91-108.
Pierre Feuchère, La noblesse du Nord de la France, Histoire sociale et généalogie, Annales. Economies, sociétés, civilisations. 6ᵉ année, N. 3, 1951. pp. 306-318. DOI : https://doi.org/10.3406/ahess.1951.1970
H. J. TANNER, Families, friends and allies. Boulogne and politics in northern France and England, c. 879-1160
E. WARLOP, The Flemish nobility before 1300, Courtrai, t. III, Courtrai, 1976, p. 618 et 623.
Philippe Thuillot, Les châtellenies au nord du Bassin parisien, du Xe au XIIIe siècles: étude sur les cadres institutionnels et les lieux de pouvoir, sur la société aristocratique (princes, comtes et chevaliers). Histoire. Université Paris-Est, 2019.
Brigitte Meijns, « Les premières collégiales des comtes de Flandre, leurs reliques et les conséquences des invasions normandes (IXe-Xe siècles)« , Revue belge de Philologie et d’Histoire, Année 2007 85-3-4 pp. 539-575
Demolon et ROUCHE, « La fondation de la ville de Douai », dans Rouche, ed., Histoire de Douai.
Léon Vanderkindere, Histoire de la formation territoriale des principautés belges au moyen âge. Livre premier : La Flandre, Bulletin de la Commission royale d’Histoire Année 1898 8 pp. 397-500.
Ruffini-Ronzani, N 2017 ‘Gesta episcoporum Cameracensium : traduction française (premier jet / brouillon)‘.
Demolon Pierre, Barbieux J. Les origines médiévales de la ville de Douai ; rapport provisoire des fouilles de la « fonderie de canons« . In: Revue du Nord, tome 61, n°241, Avril-juin 1979. Numéro spécial : Douai et le Douaisis. pp. 301-329; doi : https://doi.org/10.3406/rnord.1979.3584
PIERRE DEMOLON, ETIENNE LOUIS ET MURIELLE LOUIS-VANBAUCE, « DOUAI: Document d’évaluation du patrimoine archéologique urbain » 1990 (DEPAV 1990)
Bonjour,
Ma mère, Marie-Aline Lavoix, née à Douai le 28/3/22, décédée le 13/01/20 à Lille, fille de
Joachim&Pauline Lavoix-
Lhotelain demeurant rue Esquerchin à Douai fait-elle partie de vos ascendants ?
Cordialement.
Anikat@free.fr
Bonjour,
Il me semble que vous vous réferez à Joachim Lavoix, fils de Jules Rodolphe Lavoix et Félicie Cardon?(J’ai aussi un arbre plus classique sur Généanet voir pour Joachim?
Comme vous le verrez, je n’ai pas encore fait en détail ce bout de la famille, mais avec votre aide, je serais ravie de le faire.
Si nous parlons bien du même Joachim, nous sommes cousines. Notre ancêtre commun est Félix Albin LAVOIX
Vous descendez de son fils Rodolphe et moi de son fils Félix Jean Baptiste.
Je vous donne mon email par email 🙂
Ravie de vous rencontrer et de renouer avec cette branche de la famille!!!
Helene
Article particulièrement intéressant…un descendant des Oisy-Walincourt
Merci! Nous sommes donc de lointains cousins.
L’article suivant est toujours en projet. Malheureusement je n’ai pas assez de temps.
J’aurais du rajouter peut-être à lointains cousins, puisque les filiations sont incertaines. 🙂
Désolée pour ces commentaires en cascade…
Je viens d’aller voir votre arbre sur généanet, et nous divergeons fortement semble-t-il 🙂
Malheureusement, vous ne mentionnez pas vos sources, de ce fait il est difficile de comparer.
Par exemple, dans aucun document je n’ai jamais trouvé mention du nom de Walincourt pour Hugues (de Douai), Hugues 1er ou Hugues II d’Oisy. La seule mention semblerait venir de Le Carpentier et il est reconnu comme faussaire (d’ailleurs je vous conseille cet article très intéressant sur les faussaires et combien ils compliquent notre tâche https://www.ggac.fr/fichiers/file/scaldobresia_2015-impostures_heraldiques.pdf). Je ne me suis pas beaucoup penchée sur cette alliance, mais il semblerait qu’elle soit plus tardive?
Egalement, après m’être vraiment creusée la tête, il me semble qu’il y a un Hugues de plus entre Hugues « de Douai » et Hugues II d’Oisy. Je serais ravie de comparer nos hypothèses. Je n’arrive notamment pas à trouver l’ouvrage de Feuchères sur les origines d’Hugues de Douai, alors il me manque un élément.
En attendant de vous lire…
Helene
Les familles d’Oisy et de Walincourt sont les mêmes…ils se confondent… voir Histoire de la Maison de Walincourt de Octave Le Maire de l’Office Généalogique et Historique de Belgique …
Merci pour la référence, c’est précieux. Je n’ai malheureusement pas eu le temps compte tenu de mon travail de lire quoique ce soit sur le sujet dernièrement. Mais vos commentaires et références sont une motivation 🙂
Is Michael le Fleming born circa 1040 also a son of Hugues de Douai and Adele de Cambrai?
According the the sources I found and used, there is no mention of him. Furthermore, the name Michael does not appear to be part of the names used bythese families. Hence I would tend to and no, until proper evidence is offered.
Bonjour….
La suite de cette article a t’elle vue le jour ?…
Notamment Wauthier III (Walter de Doway dans le Domesday…) qui sera baron féodal de Brampton et de Castle-Cary….et bisaïeul de Gilles Grebert fondateur de la famille Grebert…
Bonjour,
Malheureusement pas encore. Et merci pour votre intérêt. C’est un projet pour le futur mais quand…